Annonciations

Panier imagine un procès, celui intenté pour viol par la vierge Marie à l’ange Gabriel. Lecture polémique de l’épisode biblique, qui est aussi l’une des iconographies les plus représentées dans l’art occidental.

La série reprend, comme souvent chez l’artiste, les éléments structurants des toiles iconiques de la Renaissance. On retrouve les arches des Annonciations de Fra Angelico, qui furent l’une des premières expérimentations de la perspective nouvellement inventée. Sous ces arches seulement esquissées, ce n'est plus la délicatesse du verbe d’un ange

annonciateur mais la violence dérangeante d’un corps féminin possédé et sans visage.  
L’ange Gabriel n’est qu’un sexe ailé sans bienveillance qui s’impose à la béance du corps de la femme.
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Dans cette série très politique le peintre réussit le tour de force de rester allusif sans rien perdre de la lisibilité d’une scène dérangeante. Les deux protagonistes y sont réduits à des morceaux de leurs corps : sexe, bouche, hanche, à l’image de la déshumanisation entraînée par le viol.